Gaspillage alimentaire en France : sensibilisation et solution
Qu’appelle-t-on gaspillage alimentaire ?
Le gaspillage alimentaire, défini par la loi du 11 février 2020, désigne « Toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à un endroit de la chaîne alimentaire est perdue, jetée ou dégradée ».
Cette définition inclut donc uniquement la nourriture comestible prévue pour la consommation et qui se retrouve inutilisable pendant sa production, son stockage ou son transport. Ce processus inclut aussi la péremption de ces denrées après, dans le magasin ou chez le consommateur.
Le gaspillage alimentaire en France : mise au point
Les chiffres
Dans le monde, plus de 40 tonnes d’aliments sont gaspillées chaque seconde. Depuis que vous avez commencés à lire cet article, c’est environ 300 tonnes de nourriture qui ont finit à la poubelle.
En France, le gaspillage alimentaire représente 10 millions de tonnes de nourriture jetées chaque année. Cela équivaut à 137 kilos de nourriture gaspillée par français et par an.
La valeur commerciale qu’engrange le gaspillage alimentaire est, quant à elle, estimée à 16 milliards d'euros.
Au niveau environnemental, c’est environ 15 millions de tonnes de CO2 produit, soit 3 % des émissions de gaz à effet de serre en France.
Où a lieu le gaspillage alimentaire ?
Selon une étude de l’Ademe, le gaspillage est réparti en plusieurs stades :
- 32 % lors de la production agricole ;
- 21 % lors de la transformation ;
- 14 % lors de la distribution ;
- 33 % lors de la consommation, dont 14% pour la restauration collective et commerciale et 19 % pour la consommation à domicile.
Les causes sont nombreuses : la quantité de nourriture produite est trop importante, les solutions de conservations sont inconnues par le consommateur…
Quelle est la nourriture la plus gaspillée ?
Les fruits et légumes sont le type de nourriture le plus gaspillé. Toujours selon les chiffres de l’Ademe, ils représentent en effet la moitié des denrées alimentaires jetées :
- Fruits et légumes : 31 % ;
- Boissons : 24 % ;
- Fruits : 19 % ;
- Riz et pâtes : 12 % ;
- Pain : 4 % ;
- Viandes et poissons : 4 % ;
- Produits laitiers : 3 % ;
- Plats préparés : 2 % ;
- Produits sucrés : 1 %.
Pour mieux comprendre l’impact de ce que l’on jette, voici deux exemples concrets et le gaspillage en eau que ça représente :
- Il faut 1 000 litres d'eau pour produire un kilo de farine. Donc, chaque baguette de pain jetée à la poubelle équivaut à une baignoire entière d'eau.
- Il faut 15 000 litres d'eau pour produire un kilo de viande. Ainsi, un rôti de porc ou un gigot d'agneau jeté représente 70 baignoires remplies.
Que faire pour lutter contre le gaspillage alimentaire en France ?
En France, les méthodes sont nombreuses pour lutter contre le gaspillage. De plus en plus d’acteurs sont engagés dans l’anti-gaspi afin de proposer des solutions accessibles et avantageuses pour tous.
Favorisez les magasins anti-gaspi
De nombreux magasins anti-gaspi font leur apparition. Une manière de lutter contre le gaspillage alimentaire et de payer des courses alimentaires à très bas prix. Vous pouvez trouver du bio, des produits français, le tout adaptable aux divers régimes alimentaires (végétarien, végan, sans gluten…) : de quoi avoir une meilleure alimentation en limitant son impact environnemental !
Si vous n’habitez pas proche d’un magasin anti-gaspi, vous pouvez toujours retrouver des produits en dates courtes et pas chers dans les supermarchés. De plus en plus de grandes surfaces mettent en place ces rayons de manière visible pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Ils proposent également des paniers anti-gaspi (lien article panier) disponibles via de nombreuses applications mobiles.
Si vous préférez commander par Internet pour être sûrs d’avoir le choix, privilégiez les sites Internet sécurisés comme Willy anti-gaspi qui proposent des produits bio, français, variés jusqu’à -50 %. Vous ne trouverez pas de produits frais, mais les réductions proposées sont impressionnantes pour manger mieux et moins cher. La livraison peut se faire à domicile ou en point relais proche de chez vous, de quoi vous éviter le transport des produits lourds comme le verre.
Pensez au batch cooking !
Le batch-cooking est une solution adéquate pour lutter contre le gaspillage alimentaire et éviter de jeter de la nourriture qui est encore consommable. Il vous suffit de prendre un moment dans la semaine pour cuisiner tous vos aliments (fruits, légumes, viandes et poissons, produits laitiers…).
Une fois cuits, ces aliments peuvent être dégustés tout au long de la semaine ou congelés. Avec cette méthode anti-gaspi, vous gagnez du temps et vous jetez moins de nourriture consommable. De quoi faire des économies sur le long terme !
Pensez à la congélation
La congélation de vos produits est recommandée pour éviter de gaspiller. Vous pourrez les consommer longtemps, même après le dépassement de leur date limite de consommation. En plus, vous aurez une alimentation variée peu importe les saisons !
Attention ! La conservation des produits varie suivant le type. Voici une liste pour vous y retrouver. On vous conseille de noter directement la date limite sur un emballage hermétique au moment où vous congelez le produit.
- Fruits et légumes : environ 1 an
- Poulet en morceaux (cuisses, filet) non cuits : 6 mois
- Viande de porc, d’agneau ou de veau : 6 à 8 mois
- Viande de bœuf, gibier et volaille : 8 mois
- Viande hachée : 2 à 3 mois
- Poisson en filet et crustacés : 3 à 4 mois
- Plats cuisinés (mijotés, soupes) : 3 à 4 mois
- Pain et baguette : 1 mois
- Pâte à gâteau, pâte à crêpe, viennoiserie : 2 mois
- Gâteau : 3 mois
- Fromage râpé et beurre : 3 mois
Ne jetez pas vos restes
Les restes ne doivent pas être jetés dans le cadre d’une démarche anti-gaspi ou si vous voulez adopter les principes d’une alimentation responsable.
Les restes qui sont encore consommables peuvent être utilisés plus tard dans la semaine, congelés et même réutilisés pour de nouveaux plats (quiche, sandwich…). Cela vous évitera de racheter des produits pour un autre repas.
Les lois contre le gaspillage alimentaire en France
Heureusement, en France, de nombreuses lois font leur apparition afin de lutter contre le gaspillage alimentaire. On retrouve notamment :
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La loi Garot contre le gaspillage alimentaire, en vigueur depuis février 2016. Cette loi vient révolutionner les obligations en France pour l’anti-gaspi. La première étape consiste à obliger chaque supermarché de plus de 400 m² à rechercher un partenariat avec une association d’aide alimentaire pour lui céder ses invendus alimentaires, au lieu des les jeter ou de les détruire. La seconde, elle, interdit aux distributeurs de denrées alimentaires de rendre impropres à la consommation des invendus encore consommables (en utilisant de la javel lors de la mise à la poubelle, la destruction des aliments…). Les supermarchés qui ne respectent pas cette loi encourent une amende de 10 000 €.
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Dès 2015, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte annonce la mise en place au 1er septembre 2016 d’une démarche contre le gaspillage alimentaire dans la restauration collective publique : cantines scolaires, cantines d’hôpitaux… Trier ses déchets afin de les recycler au mieux devient une obligation.
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Le 21 octobre 2019, une ordonnance sur le gaspillage alimentaire étend cette logique aux opérateurs de la restauration collective privée. Cantines et restaurants d’entreprises doivent désormais suivre le plan d’action énoncé par la loi Garot pour réduire le gaspillage alimentaire. Une amende de 3750 € sanctionnera ceux qui détruiraient leurs invendus alimentaires.
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Le 10 février 2020, la loi AGEC est crée afin de lutter contre le gaspillage alimentaire en fixant des objectifs de réduction et favorisant l’économie circulaire. En ce qui concerne la réduction des déchets, la loi fixe l’objectif de 100 % de plastique recyclé d’ici 2025. Elle fixe également l’objectif d’atteindre un taux de collecte de 90 % des bouteilles en plastique pour boisson d’ici 2029. Toujours dans une démarche de réduction des déchets, elle favorise la vente en vrac.
De nombreuses autres lois, concernant les obligations cette-fois ci des producteurs existent. Respect du traitements des sols, limites de la sur-production de masse, régulation de l’utilisation de pesticides… Vous pouvez retrouver ces lois sur le site agriculture.gouv.